
Cabinet de
PSYCHOTHERAPIE
Muriel MATHE
LA DEPRESSION

LA DEPRESSION / LES TROUBLES DE L'HUMEUR
Cette rubrique n’a pas pour but de remplacer le diagnostic établi par un professionnel de santé.
Sans être exhaustive, elle a pour intérêt d’amener les personnes qui souffrent de dépression plus ou moins sévère, à reconnaître qu’ils sont malades.
En effet, commencer à reconnaître que l’on souffre d’une dépression est déjà un premier pas vers la guérison.
Cette prise de conscience amène, en général, à consulter.
Elle peut permettre aussi à l’entourage d’aider la personne, ne pas nier la maladie, ou passer à côté, ni la subir.
Critères diagnostiques:
Selon DSM IV (manuel statistique et diagnostic des troubles mentaux), le trouble dépressif majeur se caractérise par au moins 5 des symptômes suivants qui doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines et qu'au moins 1 de ces 2 symptômes se manifeste également :
- L’humeur dépressive
- Une perte d’intérêt ou de plaisir.
- Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités.
- Perte ou gain de poids significatif en l’absence d’un régime.
- Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
- Agitation ou ralentissement psychomoteur.
- Fatigue ou perte d’énergie.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée.
- Diminution de l’aptitude à penser, à se concentrer ou indécision.
- Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes sans plan précis, tentative de suicide ou plans précis de suicide.
Les symptômes induisent une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants et doivent avoir représentés un changement par rapport au fonctionnement antérieur.
Heureusement il existe un certain nombre d’états dépressifs moyens et mineurs et dont la symptomatologie est plus légère.
La pathologie maniaco-dépressive (PMD) ou trouble bipolaire :
La psychose maniaco-dépressive se manifeste par la survenue de perturbations cycliques de l'humeur, se présentant sous la forme d'accès mélancoliques ou d'accès maniaques.
Le malade retrouvant son état normal entre les crises.
Nous retrouvons dans la psychose maniaco-dépressive, deux types :

- La maladie unipolaire : Episodes dépressifs uniquement, pouvant résulter d'un stress ou n'avoir aucune cause déclenchante.
- La maladie bipolaire : Pôles maniaques alternant avec pôles dépressifs.
Episode dépressif :
Etat dépressif interne au sujet qui n’est pas dû à un fait particulier.
Il est le signe une grande fragilité identitaire et structurelle.
Les symptômes sont :
- La tristesse, le repli sur soi
- Une incapacité à agir : Les difficultés de la vie semblent être insurmontables (incapacité à se lever le matin par exemple)
- La perte de l’estime de soi
- Indifférence totale et morne
- Crainte du lendemain
- Des symptômes divers tels que :
- L’insomnie ou hypersomnie
- Troubles du comportement alimentaire
- Problèmes de concentration….
L’individu est en grande souffrance. Il s’isole car personne ne peut le comprendre. Cette maladie n’épargne personne : La famille et les proches en souffrent.
L’état dépressif peut être ponctué par des périodes de rémission, de mieux-être, ainsi que par des passages hypomaniaques qui peuvent faire penser que la personne est guérie.
Episodes maniaques ou hypomaniaques:
Comme nous l'avons vu, le malade maniaco-dépressif alterne les moments de dépression avec des phases hyperactives. Les symptômes de ces dernières sont les suivants :
- L’euphorie, entrain excessif, aisance verbale, riposte facile, follement généreux...
- La fuite des idées avec une incapacité à se concentrer
- Une hyperactivité (rangement inhabituel, ménage à outrance…) la personne ne ressent plus la fatigue
- Des insomnies
- Divers symptômes tels que : l’insensibilité au froid etc…
- Achats compulsifs...
Attention : il existe un risque de suicide important en cas d’accès maniaque.
Le virage d'une phase à l'autre peut intervenir très rapidement.
Les phases peuvent avoir une durée plus ou moins longue suivant les personnes. De quelques heures à quelques mois.
Conclusion:
Face à une dépression avérée, seul l’accompagnement de la personne peut représenter une utilité ; la stimulation ne sert à rien et peut se révéler être un frein car cela a pour effet de culpabiliser le malade et l’enfoncer plus encore dans sa pathologie (“je ne vaux rien”).
Dans tous les cas, le sujet dépressif doit impérativement accepter une prise en charge médicale et médicamenteuse, et entreprendre une psychothérapie.
Les médicaments sont là pour aider momentanément le temps que la prise en charge psychologique porte ses fruits, mais leur rôle n'est pas de soigner ; ils n'ont pas le pouvoir de guérir la dépression.
La psychothérapie reste indispensable.
Dans certains cas, on peut observer une chronicisation de la dépression, mais le plus souvent elle demeure épisodique.
Enfin, il ne faut pas non plus négliger la souffrance de la famille et des proches qui peuvent aussi avoir besoin momentanément d’un soutien psychologique approprié.
